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8 mars – En route pour l’égalité

 

Le 8 mars, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Son objectif principal est de réduire les inégalités vécues par les femmes par rapport aux hommes.

La première journée s’est tenue en 1910, sur la suggestion de Clara Zetkin, une enseignante, journaliste et femme politique allemande. Les revendications principales, à l’époque, étaient le droit de vote, le droit au travail et la fin des discriminations envers les femmes.

Depuis, cette journée a lieu chaque année. Elle est officialisée par l’ONU (Organisation des Nations Unies) en 1977, qui en fait une véritable journée de revendications à travers le monde dans le but de :

  • faire le bilan de la situation des femmes dans la société ;
  • revendiquer plus d’égalité en droits ;
  • améliorer la condition féminine ;
  • fêter les victoires et les acquis.
8 mars – En route pour l’égalité

Aujourd’hui encore, cette journée est toujours nécessaire et au cœur de l’actualité.

 

 

Tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, il sera nécessaire de donner de la voix et d’agir en ce sens. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous n’y sommes pas encore réellement. Voici quelques exemples concrets pour te donner une idée des inégalités encore présentes en Belgique :

  • Répartition inégale des femmes dans les métiers : on constate qu’elles sont surreprésentées dans certains métiers (action sociale, enseignement, commerce…) et sous-représentées dans d’autres (industrie, artisanat, agriculture…). Or, les métiers n’ont pas de genre : chacun(e) devrait pouvoir exercer celui qu’elle ou il préfère.
  • Plafond de verre : on observe que plus on monte dans la hiérarchie dans les postes à responsabilités, moins il y a de femmes. Et pourtant, elles sont tout autant diplômées (et donc compétentes) que les hommes.
  • Précarité menstruelle : le cout financier des protections hygiéniques est élevé et certaines personnes n’ont pas les moyens de se les procurer. Une étude a montré que l’achat de ces protections coutait environ 23 500 € dans une vie. En Belgique, plus de 350 000 femmes sont victimes de précarité menstruelle.
  • Stéréotypes de genre : il s’agit de toutes les injonctions et a priori imposés aux femmes simplement parce qu’elles sont femmes. Cela passe par les diktats de beauté, de minceur, l’assignation aux tâches ménagères...
  • Congé de naissance : 15 semaines pour les mères contre 20 jours pour les pères (ou co-parents). Cela renforce les inégalités dans la charge de travail nécessaire à l’accueil d’un enfant à la maison, car cette responsabilité retombe de facto sur les épaules de la mère, et empêche le co-parent de prendre sa pleine place au sein de la famille.
  • Écart salarial : en Belgique, en moyenne, le salaire horaire des femmes est inférieur de 6 % à celui des hommes (exemple : un salaire de 1 800 € pour les hommes correspond à un salaire de 1 692 € pour les femmes). Dans le travail à temps partiel, l’écart salarial est de 19,5 % (exemple : 1 400 € pour les hommes, 1 127 € pour les femmes) !

Il y a certes des avancées en matière d’égalité, mais si la situation des femmes en Belgique s’améliore, c’est notamment grâce aux luttes féministes qui n’ont de cesse de revendiquer cette égalité dans les droits. Découvre ci-après quelques victoires féministes historiques en Belgique :

  • 1948 : les femmes ont obtenu le droit de vote ;
  • 1973 : elles ont pu ouvrir un compte bancaire sans devoir passer par leur mari ;
  • 1991 : elles ont pu avorter légalement et en sécurité ;
  • 1993 : un décret recommande la féminisation des noms de métier, grade, fonction et titre quand on se réfère à une femme ;
  • 2014 : les femmes peuvent désormais transmettre leur nom de famille à leurs enfants ;
  • 2021 : la notion de consentement est désormais inscrite dans la loi ;
  • À quand l’égalité totale ?

Ce n’est pas parce que certains droits semblent acquis aujourd’hui qu’ils le seront encore demain : il faut rester vigilant(e)s et continuer de les revendiquer. L'égalité est l’affaire de toutes et tous !

 

« Te crois pas libre parce qu'il y a assez de place pour courir dans ta cage. » Lujipeka

Les Guides sont sensibles à la place des femmes dans le monde et la société, et ce, depuis le commencement du Mouvement. Créé en 1915 pour offrir à la jeunesse féminine belge une activité similaire au scoutisme, il a pour objectif de créer un monde à chances égales pour toutes et tous, où les femmes en particulier ont la possibilité d’être et d’agir en tant que personnes autonomes solidaires, responsables et engagées. De simple petite Compagnie Guide constituée dans le quartier des Marolles à Bruxelles, l’organisation s’est étendue à toute la Belgique où des dizaines d’Unités ont vu le jour au fil des années. À l’échelle internationale, les Guides belges rencontrent régulièrement leurs homologues d’Angleterre, de Pologne, d’Irlande... dans un esprit de sororité au-delà des frontières.

Les Guides de Belgique participent même à la création de l’Association Mondiale des Guides et Éclaireuses en 1928, dont l’objectif est d’aider les filles et les jeunes femmes à développer pleinement leur potentiel en tant que leadeuses et citoyennes du monde. Le Mouvement Guide en est donc un membre fondateur.

Depuis le début de l’Histoire des Guides, leurs objectifs sont orientés vers le développement et l’émancipation progressive des jeunes filles et des femmes, en Belgique et dans le monde, cela fait partie de l’essence même du Mouvement.

Aujourd’hui encore, la thématique de la place des femmes touche particulièrement les Guides. 80 % de nos membres sont de genre féminin et le Mouvement est persuadé de la force et du talent des filles dès leur plus jeune âge. Les Guides ont à cœur de leur offrir un lieu sécurisant, émancipateur et valorisant, ainsi que de participer activement à la construction d’une société plus juste et égalitaire, où les droits des femmes sont une évidence, au même titre que ceux des hommes.

Dans cet esprit, les Guides participent et soutiennent fermement les revendications féministes du 8 mars, ils/elles y mettent un point d’honneur.

 

« Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaines » Rosa Luxemburg

Mais concrètement, que peux-tu faire ? Quels gestes, quelles actions peux-tu entreprendre pour t’engager ? Il existe mille et une manières de manifester ton soutien lors du 8 mars, l’important étant de le faire dans la mesure de ton envie et de tes moyens.

  • Porter du violet, qui est la couleur symbolique de la lutte pour l’égalité hommes-femmes.
  • Manifester ton engagement sur les réseaux sociaux en partageant des initiatives mises en place pour ce jour particulier : lieu de manifestation, projection d’un film, conférence... Tu peux également télécharger les slogans Guides élaborés spécialement pour cette journée.
  • Participer à une activité organisée pour l’occasion, ou même en initier une !
  • Partager une œuvre réalisée par une personne du genre féminin (film, livre, production artistique, citation, performance) ou l’histoire d’une femme qui a contribué à faire évoluer le monde.
  • Poser un geste concret via une ASBL (récolte de vêtements ou de produits d’hygiène féminine)
  • Prendre ta place dans l’espace public en participant à un rassemblement, à pied ou à vélo. N’aie pas peur de faire entendre ta voix !
  • Ménager un moment pour échanger sur les différentes réalités avec les personnes de ton genre. Entre ami(e)s, en famille ou avec ton Groupe, c’est important d’avoir un espace de parole au sein duquel tu te sens à l’aise et où tu peux exprimer ce qui te tracasse, te dérange ou poser des questions.
  • Créer un poster de femmes inspirantes. Avec ton Groupe, tu peux faire des recherches sur des femmes qui ont contribué à changer la société. Chacun et chacune choisit une personne qu’il ou elle apprécie particulièrement (aventurière, scientifique, militante…). Vous les rassemblez ensuite pour composer une super affiche à accrocher dans votre local.
  • Réaliser une activité avec ton Groupe. Le 8 mars est le jour idéal pour organiser une activité sur les inégalités hommes-femmes. À travers une vidéo ou un jeu, tu peux sensibiliser les autres à cette thématique et même ouvrir le débat. À la suite de cet article, tu trouveras quelques œuvres qui peuvent t’y aider. N’hésite pas à poster le jeu sur l’appli MyGuides pour en faire profiter tout le monde !

Cet article t’a donné l’envie d’en apprendre plus sur la lutte menée par les femmes à travers le monde et l’Histoire ainsi que sur les inégalités qui subsistent ? Voici quelques références culturelles pour t’aider à aller plus loin :

Les Suffragettes, film réalisé par Sarah Gavron (2015) avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter, Meryl Streep… - Public conseillé : à partir des Aventures

Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote. Face à leurs revendications, les réactions du gouvernement sont de plus en plus brutales et les obligent à entrer dans la clandestinité pour une lutte de plus en plus radicale. Puisque les manifestations pacifiques n’ont rien donné, celles que l’on appelle les suffragettes finissent par avoir recours à la violence pour se faire entendre. Dans ce combat pour l’égalité, elles sont prêtes à tout risquer : leur travail, leur maison, leurs enfants, et même leur vie. Maud est l’une de ces femmes. Jeune, mariée, mère, elle va se jeter dans le tourbillon d’une histoire que plus rien n’arrêtera…

Le terme “suffragette” a été inventé par le journal Daily Mail pour tourner en dérision les femmes qui réclamaient le droit au suffrage. Leurs actions nécessaires furent parfois violentes et choquèrent l’Angleterre. Découvre leur histoire à travers ce film incroyable !

H24 - 24 heures dans la vie d’une femme, série de court-métrages sur une idée originale de Nathalie Masduraud et Valérie Urrea (2021) avec Camille Cottin, Anaïs Demoustier, Diane Kruger… Public conseillé : à partir des 3e années Aventures

Inspirée de faits réels, cette série rend compte des violences subies par les femmes au quotidien. H24, ce sont 24 court-métrages de 24 autrices européennes interprétées par 24 actrices talentueuses et engagées. À découvrir gratuitement sur le site arte.tv !

Mécréantes, podcast de Léane Delanchy (2020) disponible sur Spotify, Apple podcast, Google podcast… Public conseillé : à partir des Horizons

Mécréantes est un podcast mensuel qui interroge les stéréotypes de genre à travers différents témoignages et interviews d’experts. Sa créatrice, Léane Delanchy, l’a pensé pour rassembler le savoir qu’elle a acquis au fil de ses années de recherche, afin de vulgariser et diffuser des concepts qui restent trop souvent cloisonnés au monde universitaire. Tu peux l’écouter sur ta plateforme préférée et suivre le compte Mécréantes sur Instagram.

À corps et à cris : la révolution féministe des corps, bande-dessinée d’Eve Cambreleng, éditions Albin Michel (2021). Public conseillé : à partir des 3e années Lutins

Avec des dessins colorés et des textes percutants, Eve Cambreleng, autrice-illustratrice, créatrice du compte Instagram About Evie, propose de porter nos voix haut et fort ! Armée de ses idées et de ses crayons, elle nous explique les injonctions à la beauté, la contraception, les règles avec simplicité et humour. Une BD militante et fougueuse, à mettre entre toutes les mains.

À corps et à cris : la révolution féministe des corps

J’aimerais te parler d’elles, un livre de Sophie Carquain et Pauline Duhamel, éditions Albin Michel Jeunesse (2019). Public conseillé : les Nutons et 1re années Lutins

Par ordre chronologique, Sophie Carquain raconte aux enfants d'aujourd'hui 50 histoires vraies de femmes proches de nous. Qu'elles soient aventurières (Calamity Jane, Alexandra David-Néel), scientifiques (Jane Goodall, Margaret Hamilton), artistes (Agnès Varda, Emma Watson) ou militantes (Rosa Parks, Malala Yousafzai), elles ont toutes eu un jour l'audace d'élever la voix, d'agir seules ou collectivement pour faire avancer les droits des femmes. Pour chaque personnage, son itinéraire en histoire, l'illustration d'un moment-phare de son existence, et une petite leçon de vie donnent au recueil son originalité.

J’aimerais te parler d’elles

Tu ne vas pas sortir comme ça ? Le féminisme expliqué à mon père, un livre de Fanny Anseaume, illustré par Lucy Macaroni, chez Leduc Éditions (2021). Public conseillé : à partir des Horizons

« Tu mets trop de temps à te préparer », « Est-ce qu’elle a un copain ? », « Tu ne vas pas sortir comme ça ? », « Tu es une vraie maitresse de maison »… Ces petites phrases, que beaucoup de filles ont déjà entendues au sein même de leur famille, ne sont pas aussi innocentes qu’on pourrait le croire… Étudiante en sociologie de vingt ans, qui prône un discours féministe en s’appuyant davantage sur l’humour que sur le militantisme, Fanny Anseaume est partie de ces remarques proférées par un papa qu’elle adore… pour lui faire remarquer qu’il est un peu macho ! Un livre de discussion intergénérationnel.

Tu ne vas pas sortir comme ça ? Le féminisme expliqué à mon père

Tu trouveras ici une playlist spéciale Empowerment féminin sur le compte Spotify des Guides. Tu peux, évidemment, t’en inspirer pour ensuite créer la tienne.

 

 

 

 

 

 

Bibliographie

  • 8 mars - la Journée Internationale pour les droits des femmes. (s.d.). Consulté en février 2022, sur 8 mars: http://8mars.info/
  • Commission Jeunes du Conseil des femmes francophones de Belgique. (2021). Guides sur les droits des femmes – l'égalité femmes-hommes ça te concerne ! (S. Lausberg, Éd.) Bruxelles, Belgique. Consulté en février 2022
  • Journée internationale des femmes. (2021, décembre 29). Consulté en février 2022, sur Wikipédia.
  • Wittemans, S. (2016). Le Tally des Guides Catholiques de Belgique 1915-2015. Bruxelles. Consulté en février 2022